Co­quille sonore

La Co­quille est l’in­ti­tu­lé d’un ate­lier ra­dio­pho­nique créa­tif et lu­dique pro­po­sé par l’ACSR (Ate­lier de Créa­tion So­nore Ra­dio­pho­nique) à Bruxelles. Les par­ti­ci­pants y réa­lisent des pas­tilles so­nores à par­tir d’exercices ba­sés sur des contraintes. Ici nous écou­tons Anne Gui­not avec un tra­vail sur la thé­ma­tique du retour.

Titre : Le re­tour
Au­trice : Anne Gui­not
Date : 2017
Du­rée : 1’23′‘
Pro­duc­tion : ACSR
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A l’­heure où le temps
s’in­cline

Ac­tive de­puis plus d’une dé­cen­nie dans une dé­marche mu­si­cale d’un mi­ni­ma­lisme ra­di­cal, Sa­rah Hu­ghes joue dans des groupes d’im­pro­vi­sa­tion et a éga­le­ment fon­dé le Set En­semble, un sex­tet dé­voué aux mu­siques contem­po­raines. I love this city and its out­lying lands est une cas­sette pu­bliée par le pe­tit la­bel slo­vaque Map­pa qui do­cu­mente une per­for­mance de l’ar­tiste an­glaise en hom­mage au tra­vail de Fer­nand Lé­ger. Dans cette com­po­si­tion de presque une demi-heure, réa­li­sée avec une ci­thare, un pia­no, un orgue Ham­mond, des sons élec­tro­niques si­nu­soï­daux, des bruits blancs, un cla­ve­cin élec­trique et di­vers ob­jets, la com­po­si­trice semble fi­ger le temps dans un mou­ve­ment pa­ra­doxal qui donne tout d’a­bord la sen­sa­tion d’un corps lé­vi­tant pour al­ler en­suite vers celle d’un corps tan­gible et vi­brant, presque organique.

Titre : I love this city and its out­lying lands
Au­trice : Sa­rah Hu­ghes
Date : 2020
Du­rée : 27’
Pro­duc­tion : Map­pa
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La voix se noie

La voix d’une femme ré­pète in­las­sa­ble­ment « Me­di­ter­ra­neo ». D’a­bord claire, elle se fa­tigue im­per­cep­ti­ble­ment dans cette ité­ra­tion sans fin. Elle prend l’eau, fi­nit par se noyer. Cette pièce de l’ar­tiste Anna Rai­mon­do en hom­mage à la mer ber­ceau de la ci­vi­li­sa­tion oc­ci­den­tale qui a fa­çon­né bien des cultures est aus­si, bien en­ten­du, une mé­ta­phore du drame contem­po­rain de la Mé­di­ter­ra­née, des corps qui, par mil­liers, s’y noient continuellement.

Titre : Me­di­ter­ra­neo
Au­trice : Anna Rai­mon­do
Date : 2014
Du­rée : 5′52″
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Dans l’air du temps

Joyeux et in­fa­ti­gable ac­ti­viste dans le do­maine des arts so­nores, au sens plu­riel du terme, Gilles Ma­la­tray – dont vous pou­vez suivre les dé­marches et les in­té­rêts ar­tis­tiques sur son blog de­sart­son­nants –, poste ré­gu­liè­re­ment sur son mix­cloud des sons is­sus de ses ba­lades au­di­tives. Ici nous écou­tons une créa­tion au­tour du temps, ce­lui qui s’écoule, à par­tir de prises de sons ef­fec­tuées dans la ville du Locle, en Suisse, ca­pi­tale his­to­rique de l’horlogerie.

Titre : Dans l’air du temps
Au­teur : Gilles Ma­la­tray
Date : 2018
Du­rée : 6’02′‘
Pro­duc­tion : De­sart­son­nants
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65 x 8 se­condes de bruits !

En oc­tobre 2014, un pro­blème sur­vient sur iTunes qui pro­voque la sor­tie de la troi­sième piste du pre­mier al­bum de la pop star Tay­lor Swift. Au cours de la nuit un grand nombre de fans achètent le titre pour le pla­cer au pre­mier rang des charts ca­na­diens sur la pla­te­forme d’Apple. Jus­qu’i­ci rien d’extraordinaire si ce n’est, qu’en rai­son du bogue in­for­ma­tique, la piste mu­si­cale ne conte­nait rien d’autre que 8 se­condes de bruit blanc ! Le producteur-musicien Oli­vier Stum­mer (alias To­mo­roh Hi­da­ri) sé­duit par l’incongruité de ce « tube », lance un ap­pel à contri­bu­tion pour édi­ter une com­pi­la­tion, Swift Noise, com­po­sée uni­que­ment de pistes de 8 se­condes de bruits blancs ; il y en aura 65 au total.

Titre : Swift Noise
Auteurs.trices : Divers.es
Date : 3 mai 2015
Du­rée : 8’66′‘
Pro­duc­tion : Swift Noise
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Par tous les chemins

Pas­sion­né par les mu­siques pro­ces­suelles et les in­ter­ac­tions entre les sons et leur lieu de dif­fu­sion, l’artiste is­lan­dais Bjar­ni Gun­nars­son tra­vaille ac­tuel­le­ment au­tour de com­po­si­tions al­go­rith­miques gé­né­ra­tives. Dans son al­bum Paths, les sons, tan­tôt gra­nu­leux tan­tôt saillants, gé­nèrent un es­pace au­dio en di­vers plans – ser­rés ou larges, proches ou loin­tains – qui pro­cure à l’écoute des sen­sa­tions aus­si bien d’infini que de claus­tro­pho­bie, de quié­tude comme d’agitation.

Titre : Paths
Au­teur : Bjar­ni Gun­nars­son
Date : 16 mai 2016
Du­rée : 53’20’’
Pro­duc­tion : Gran­ny Re­cords
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La voix
li­bé­rée

La voix li­bé­rée est le titre d’une ex­po­si­tion au­tour de la poé­sie so­nore conçue par Eric Man­gion (di­rec­teur du Centre d’art de la Vil­la Ar­son) et Pa­tri­zio Pe­ter­li­ni (di­rec­teur de la Fon­da­zione Bo­not­to) qui s’est te­nue au Pa­lais de To­kyo à Pa­ris au prin­temps 2019. Plus de cinq heures d’é­coute qui nous plongent dans le tra­vail de 75 ar­tistes, d’­hier et d’au­jourd’­hui, qui voient dans l’é­cri­ture par les mots et les sons un exer­cice d’une grande li­berté. Vi­zir Ra­dio a ras­sem­blé ces œuvres (+ une table ronde) dans une play­list mise en ligne.

Titre : La voix li­bé­rée
Auteurs.trices : Divers.es
Date : Di­verses
Du­rée : NC
Pro­duc­tion : Di­vers
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Au plus près du soleil

Miki Yui, ar­tistes ja­po­naise vi­vant à Düs­sel­dorf, dé­ve­loppe un tra­vail dé­li­cat im­pré­gné de ré­fé­rences à la na­ture aus­si bien dans sa mu­sique, ses ins­tal­la­tions so­nores que ses des­sins. Dans Mil­ls, al­bum créé à par­tir d’enregistrements de ter­rain, de syn­thé­ti­seurs, d’oscillateurs so­laires et d’échantillonneurs, elle ci­sèle les sons pour pro­duire une mu­sique abs­traite et éva­nes­cente, au­tant gra­ni­teuse que solaire.

Titre : Mil­ls
Au­trice : Miki Yui
Date : 1er mai 2018
Du­rée : 37’33’’
Pro­duc­tion : Cus­pe­di­tions
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Ré­siste !

Poe­mOn­Trial est un al­bum paru en 2018 en sou­tien à la poé­tesse pa­les­ti­nienne Da­reen Ta­tour alors condam­née par Is­raël à cinq mois de pri­son pour in­ci­ta­tion à la vio­lence après avoir dif­fu­sé sur You­tube une vi­déo avec son poème Ré­siste, mon peuple, résiste-leur dans le­quel elle aborde les crimes de l’oc­cu­pa­tion et les mar­tyrs pa­les­ti­niens. 28 ar­tistes re­prennent ce poème dans des contri­bu­tions ex­pé­ri­men­tant di­verses ap­proches sonores.

Titre : Poe­mOn­Trial
Au­trice : Da­reen Ta­tour (poème) + di­vers (mu­siques et in­ter­pré­ta­tions)
Date : 11 no­vembre 2018
Du­rée : 119’35’’
Pro­duc­tion : Da­reen Ta­tour
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À block

Heave To est une com­po­si­tion en trois mou­ve­ments d’Oli­via Block ins­pi­rée de la struc­ture tu­mul­tueuse des tour­billons. Cette œuvre ex­pire dans nos oreilles un souffle conti­nu et ver­ti­gi­neux de sons or­ga­niques, élec­tro­niques et ins­tru­men­taux. Des cordes vi­brantes, grat­tées ou bat­tues des ins­tru­ments aux bat­te­ments des vagues en pas­sant par le sif­fle­ment du vent ou en­core des trai­te­ments élec­troa­cous­tiques, c’est un tor­rent so­nore qui se dé­verse dans nos ca­vi­tés auditives. 

Titre : Have To
Au­trice : Oli­via Block
Date : 1er oc­tobre 2006
Du­rée : 35’25’’
Pro­duc­tion : Se­di­men­tal
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Les nains aus­si ont com­men­cé petits !

Avec l’al­bum Run Amok, l’artiste Tom White ap­proche le pay­sage vol­ca­nique de Lan­za­rote, une île es­pa­gnole à l’ouest du Ma­roc, où Wer­ner Her­zog tour­na son film Even Dwarfs Star­ted Small (1971) qui met en scène la ré­bel­lion d’un groupe de nains confi­nés dans une pri­son sur une île. A par­tir d’en­re­gis­tre­ments réa­li­sés sur place, Tom White crée un pay­sage men­tal fait de bruits gra­nu­leux, cra­que­lés, ef­fer­ves­cents… res­ti­tuant par le son l’at­mo­sphère unique et in­sai­sis­sable du film, en grande par­tie due au mys­té­rieux en­vi­ron­ne­ment dans le­quel il a été tourné.

Titre : Run Amok
Au­teur : Tom White
Date : 17 oc­tobre 2018
Du­rée : 41′16″
Pro­duc­tion : Glis­te­ning Examples
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Le rêve d’un pri­son­nier politique

Red Bird: A Po­li­ti­cal Prisoner’s de Tre­vor Wi­shart a été com­po­sé entre 1973 et 1977, uti­li­sant les res­sources du stu­dio de l’u­ni­ver­si­té de York. Le com­po­si­teur an­glais y dé­ve­loppe ses re­cherches sur l’in­ter­po­la­tion, par des moyens tech­no­lo­giques, entre la voix hu­maine et les sons na­tu­rels dont le ré­sul­tat n’est pas sans rap­pe­ler une cer­taine poé­sie so­nore. Tre­vor Wi­shart est ac­tif de­puis le dé­but des an­nées 1970 dans le do­maine de la mu­sique élec­troa­cous­tique (d’a­bord avec la ma­ni­pu­la­tion de bandes, plus tard à l’aide d’ou­tils in­for­ma­tiques) et de l’é­cri­ture pour pièces de théâtre musical.

Titre : Red Bird: A Po­li­ti­cal Pri­so­ner’s Dream
Au­teur : Tre­vor Wishart
Date : 1977
Du­rée : 63’10’’
Pro­duc­tion : Sub Rosa
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L’é­veil du printemps

Issu d’une ex­pé­di­tion so­nore dans la ré­gion de Vest­lan­det (Nor­vège) or­ga­ni­sée en 2007 pour six ar­tistes – Chris Wat­son, Na­ta­sha Bar­rett, Bjarne Kvinns­land, Steve Ro­den, Jana Win­de­ren et Marc Beh­rens –  Slep­pet, al­bum de ce der­nier, aborde les pro­ces­sus de trans­for­ma­tion de la na­ture à l’é­veil du prin­temps à tra­vers les sons. Quatre com­po­si­tions qui, à par­tir de sources so­nores or­ga­niques, mi­né­rales, ani­males, vé­gé­tales…, dé­ploient des pay­sages acous­tiques fascinants.

Titre : Slep­pet
Au­teur : Marc Beh­rens
Date : 28 oc­tobre 2009
Du­rée : 40’48’’
Pro­duc­tion : Crónica
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Agro­poé­sie

Com­ment trans­for­mer un ou­til de pro­duc­tion de connais­sance en ou­til de créa­tion poé­tique ? Avec son es­sai so­nore Ara­bi­dop­sis Tha­lia­na, Co­ra­lie Mau­ri­na tente l’expérience dans une com­po­si­tion réa­li­sée à par­tir de sons is­sus de son ins­tal­la­tion Du corps de ta pen­sée ; une œuvre qui in­tègre un pro­gramme dé­ve­lop­pé par l’Ins­ti­tut na­tio­nal de la re­cherche agro­no­mique vi­sant à re­pro­duire gra­phi­que­ment le mou­ve­ment de re­dres­se­ment d’une plante !

Titre : Du corps de ta pensée
Au­trice : Co­ra­lie Maurina
Date : 2016
Du­rée : 5’08’’
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Etant don­nés

Com­po­sé d’Éric et Marc Hur­ta­do, Etant Don­nés est un groupe à part qui dé­borde lar­ge­ment le champ de la mu­sique in­dus­trielle aux­quel on le rat­tache trop fa­ci­le­ment pour s’inscrire dans une sin­gu­la­ri­té ar­tis­tique sans équi­valent. Les deux frères créent, de­puis le dé­but des an­nées 80, une œuvre poé­tique so­nore ra­di­cale qui tire sa grande force de la na­ture à la­quelle ils em­pruntent la plu­part de leurs sons (quatre élé­ments) et à cette prose er­ra­tique que portent leurs voix su­sur­rées. Ma­tin, titre issu de Royaume / Ai­mant + Ai­mant –, ré­édi­tion par le la­bel Pe­nul­ti­mate Press de deux al­bums, pa­rus res­pec­ti­ve­ment chez Touch en 1991 et Dan­ce­te­ria en 1992, est un exemple de cet art.

Titre : Ma­tin
Au­teur : Etant don­nés
Date : 2016
Du­rée : 3’46’’
Pro­duc­tion : Pe­nul­ti­mate Press
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Fatigue-moi

Une pièce so­nore d’Anne-Lise Le Gac réa­li­sée à par­tir d’une ému­la­tion de voix fé­mi­nine de Google Trans­late à qui l’ar­tiste fait énon­cer di­verses in­jonc­tions. Un clin d’œil iro­nique à ces voix stan­dar­di­sées om­ni­pré­sentes “dans” nos ap­pa­reils élec­tro­niques qui, plus que de nous “as­sis­ter” dans notre vie quo­ti­dienne, nous im­posent leur vo­lon­té, condi­tionnent nos pra­tiques, in­fluencent nos actes. Cette créa­tion a été dif­fu­sée dans le cadre de di­verses ex­po­si­tions dans des centres d’art dont Le Ma­ga­sin à Gre­noble, la Vil­la Ar­son à Nice… et est dis­po­nible à l’é­coute sur DUUU Radio.

Titre : Fatigue-moi
Au­trice : Anne-Lise Le Gac
Date : 2014
Du­rée : 5’43
Dif­fu­sion : DUUU Radio
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Tra­duc­tions sonores

De­puis 2010, Sé­bas­tien Roux tra­vaille sur un concept de “tra­duc­tion” qui consiste à uti­li­ser une pièce du ré­per­toire (pein­ture, mu­sique, texte) comme une par­ti­tion pour une nou­velle pièce. Nous écou­tons ici deux créa­tions réunies par France Culture dans un Ate­lier de la création.

Dans Nou­velle, d’a­près La Lé­gende de St Ju­lien l’­Hos­pi­ta­lier de Gus­tave Flau­bert, l’artiste a tra­vaillé à par­tir des phrases du texte qui dé­crivent des si­tua­tions so­nores ou qui contiennent des dia­logues pour créer des sons qu’il a en­suite agen­cés en fonc­tion de leur po­si­tion dans le texte. Un hör­spiel à l’at­mo­sphère surnaturelle.

In­evi­table Mu­sic est une tra­duc­tion so­nore des Wall dra­wings de Sol Le­witt. Les com­bi­nai­sons sé­rielles qui or­ga­nisent les formes géo­mé­triques à l’o­ri­gine des œuvres de l’artiste ont été tra­duites en consignes in­ter­pré­tées par des mu­si­ciens pour faire « en­tendre les dessins ».

Titre : Nou­velle + In­evi­table Music
Au­teur : Sé­bas­tien Roux
Date : 9 avril 2013
Du­rée : 59′
Pro­duc­tion : Ate­lier de la créa­tion / France Culture
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Som­meil
pa­ra­doxal

Œuvre lau­réate du concours in­ter­na­tio­nal de créa­tion ra­dio­pho­nique Pho­nur­gia Nova 2018, dans la ca­té­go­rie art so­nore, Som­meil pa­ra­doxal est une conti­nua­tion du geste amor­cé en 2017 par l’auteur, Ju­lien Sar­ti, et des amis col­lec­tion­neurs avec le livre-disque Le disque qui parle : un ca­bi­net de cu­rio­si­tés so­nores qui ras­sem­blait des en­re­gis­tre­ments aus­si bien édu­ca­tifs que pu­bli­ci­taires, co­quins ou éso­té­riques, de pro­pa­gande ou mé­di­caux, etc. A par­tir de cette ma­tière, l’artiste a créé une hal­lu­ci­na­tion noc­turne radiophonique.

Titre : Som­meil paradoxal
Au­teur : Ju­lien Sarti
Date : 2018
Du­rée : 20’ (œuvre in­té­grale 67′)
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Pièces
ma­gné­tiques

Gui­ta­riste et mu­si­cien ex­pé­ri­men­tal, Giu­seppe Ie­la­si tra­vaille de­puis de nom­breuses an­nées dans le do­maine de la mu­sique im­pro­vi­sée. Après de nom­breuses col­la­bo­ra­tions, il s’in­té­resse, de­puis une ving­taine d’an­nées, à la per­for­mance en solo en uti­li­sant la gui­tare comme source so­nore pre­mière mais aus­si des mi­cro­phones et des dis­po­si­tifs de haut-parleurs en mul­ti­ca­nal afin de créer des ré­seaux com­plexes de dif­fu­sion en re­la­tion avec l’espace. Ici nous écou­tons 15 courtes pièces pour bande magnétique.

Titre : 15moretapes
Au­teur : Giu­seppe Ielasi
Date : 2 avril 2014
Du­rée : 21’21
Pro­duc­tion : Se­nu­fo Editions
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7 poèmes et quelques acouphènes

De­puis le dé­but des an­nées 1980, Hsia Yu, fi­gure ma­jeure de la lit­té­ra­ture taï­wa­naise contem­po­raine, ex­pé­ri­mente une poé­sie dans la­quelle elle mé­lange les langues, leurs so­no­ri­tés et leurs gram­maires, et ar­rache constam­ment les mots à leurs si­gni­fi­ca­tions pré­éta­blies pour en ré­vé­ler de nou­velles po­ten­tia­li­tés. Sa ren­contre avec Yan Jun, mu­si­cien et poète basé à Bei­jing, a don­né lieu, en 2016, à l’al­bum 7 Poems and Some Tin­ni­tus. Hsia Yu y dé­pose sa voix, dé­ta­chée de tout ef­fet et de tout af­fect, sur un en­vi­ron­ne­ment so­nore âpre et ten­du pro­duit par son aco­lyte à par­tir d’objets et d’enregistrements de ter­rain ef­fec­tués dans di­verses villes de Chine et d’Europe. Si le sens de cette poé­sie échap­pe­ra à celles et ceux d’entre nous qui ne maî­trisent pas le man­da­rin, il nous res­te­ra mal­gré tout – et ce n’est pas peu – le plai­sir de la so­no­ri­té et du mys­tère d’une langue.

Titre : 7 Poems and Some Tinnitus
Au­teurs : Hsia Yu, Yan Jun
Date : 14 mars 2016
Du­rée : 44’38’’
Pro­duc­tion : Sub Jam
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