Avec ce qui reste

He­le­na Gough, com­po­si­trice d’o­ri­gine an­glaise, tra­vaille à par­tir de la cap­ta­tion et de la ma­ni­pu­la­tion de ma­té­riaux so­nores is­sus du monde réel dont elle ex­plore les pro­prié­tés abs­traites. Dans With what re­main, son pre­mier al­bum, paru sur le la­bel En­tr’acte, les corps so­nores s’étirent, s’effritent, coulent, gra­nulent et s’agglomèrent pour for­mer une ma­tière mu­si­cale com­po­site et intrigante.

Titre : With what remain
Au­trice : He­le­na Gough
Date : 2007
Du­rée : 54′05″
Pro­duc­tion : Entr’acte
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Nous par­tîmes 500…

RR­Re­cords a été, au dé­but des an­nées 1980, le pre­mier la­bel amé­ri­cain à pu­blier spé­ci­fi­que­ment de la mu­sique brui­tiste. De­puis, ses ex­pé­ri­men­ta­tions touchent au­tant à la mu­sique elle-même qu’aux sup­ports sur les­quels elle est fixée. 500 Lo­cked Grooves est un vi­nyle qui aligne, sur ses deux faces, 500 sillons fer­més conte­nant cha­cun une boucle mu­si­cale d’en­vi­ron 2 se­condes. Des sons pro­duits par 500 groupes ou ar­tistes, donc, par­mi les plus an­ti­con­for­mistes de la pla­nète ; de Dis­sec­ting Table à So­nic Youth, en pas­sant par Aube, Ter­ry Ri­ley, Mar­cus Schmi­ck­ler, etc. Le cha­lenge pour l’auditeur sera d’arriver à ba­la­der le sa­phir de sa pla­tine sur toutes les plages du disque sans en sau­ter une ! Nous n’aurons pas cette peine grâce aux fi­chiers nu­mé­ri­sés par un fan qui a ten­té l’expérience (mer­ci à lui !) et que le site ubuweb.com a mis en ligne.


Boucles de 1 à 15, 1′29″


Boucles de 16 à 250, 12′27″


Boucles de 251 à 376, 8′32″


Boucles de 376 à 500, 7′41″

Titre : 500 Lo­cked Grooves
Au­teurs : di­vers
Date : 1998
Du­rée : 29′29″
Pro­duc­tion : RRRecords
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Amour in­con­di­tion­nel

Mu­si­cien et poète basé à Pé­kin, Yan Jun tra­vaille à par­tir d’enregistrements de ter­rain, de sons élec­tro­niques, de la voix, etc. Un­con­di­tio­nal Love est ca­rac­té­ris­tique de ses re­cherches au­tour des ef­fets psycho-acoustiques pro­duits par la to­na­li­té et la hau­teur des sons. Dans les deux com­po­si­tions de cet al­bum, il joue avec les li­mites de l’audible et de nos ca­pa­ci­tés au­di­tives. Tan­tôt les sons s’affirment en ve­nant ef­fron­té­ment sif­fler des fré­quences stri­dentes à nos oreilles ou en tra­ver­sant notre corps d’ondes abys­sales, tan­tôt ils se cachent, des­cen­dant dans les infra-graves ou se per­chant dans les ul­tra­sons, nous obli­geant alors à tendre l’o­reille pour sai­sir les plus minces in­dices sonores.

Titre : Un­con­di­tio­nal Love
Au­teur : Yan Jun
Date : Juin 2018
Du­rée : 51′12″
Pro­duc­tion : Room40
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Bande à part

A l’invitation du la­bel Map­pa, spé­cia­li­sé dans l’édition de cas­settes, l’artiste so­nore bri­tan­nique Si­mon Whe­tham a com­po­sé six titres pour et à par­tir de ce sup­port. Tra­vaillant par bou­clage, frot­te­ment, ro­ta­tion, al­té­ra­tion de la bande, il joue aus­si bien sur les pos­si­bi­li­tés mé­ca­niques que ma­gné­tiques de ce sup­port, uti­li­sant les ar­te­facts so­nores ré­sul­tant de ses ma­ni­pu­la­tions comme le ma­té­riau sen­sible de son travail.

Titre : Open and Clo­sed Circles 
Au­teur : Si­mon Whetham
Date : 28 mars 2018
Du­rée : 39′56″
Pro­duc­tion : Mappa
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An­tho­zoa

Avec cette com­po­si­tion, l’artiste aus­tra­lien Da­niel Blin­khorn a vou­lu re­trans­crire en sen­sa­tions so­nores ce que lui ins­pirent les struc­tures den­te­lées et com­plexes des ré­cifs co­ral­liens. A par­tir de deux sources au­dio, celle d’un pia­no pré­pa­ré et celle d’enregistrements de co­raux, il crée une ma­tière mu­si­cale pleine d’aspérités gra­nu­leuses et tranchantes.

Titre : An­tho­zoa 
Au­teur : Da­niel Blinkhorn
Date : 2015
Du­rée : 11′32″
Pro­duc­tion : NFSA
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Lis­bon Story

Nous re­trou­vons dans nos pages Mark Ver­non, ici avec le pre­mier vo­lume de sa sé­rie Au­dio Ar­chaeo­lo­gy consa­crée à l’ex­plo­ra­tion d’une ville à tra­vers sa mé­moire so­nore. Dans ce vo­let dé­dié à Lis­bonne, l’auteur com­bine des sons d’aujourd’hui, at­tra­pés au vol dans la ville, et des en­re­gis­tre­ments d’hier fixés sur des bandes ma­gné­tiques qu’il s’est pro­cu­rées sur des mar­chés aux puces lis­boètes : des ins­tan­ta­nés au­dio d’inconnus – une per­sonne qui at­tend une voi­ture à l’aéroport, un en­fant qui chante, une mu­sique pri­sée, un mes­sage té­lé­pho­nique, des tests de voix avec un ma­gné­to­phone, etc. – qui agissent comme la mé­moire sub­jec­tive et sen­sible d’une ville. L’artiste ca­na­dien ar­ti­cule ain­si sons du pas­sé ou du pré­sent, in­times ou pu­blics, proches ou loin­tains, graves ou lu­diques pour don­ner forme à une œuvre qui se ré­vèle d’une étrange fa­mi­lia­ri­té, comme s’il s’agissait de notre propre al­bum de fa­mille audio.

Titre : Lend an ear, leave a word — Au­dio Ar­chaeo­lo­gy se­ries Vol​.​1: Lisbon
Au­teur : Mark Ver­non
Date : 9 jan­vier 2016
Du­rée : 41′13″
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Quel too­pet !

Mu­si­cien, cu­ra­teur, cri­tique et écri­vain an­glais, Da­vid Toop ap­proche la mu­sique par tous les biais. Son tra­vail s’inscrit dans une tra­di­tion de l’expérimentation, aus­si bien des formes d’écriture (élec­tro­nique, élec­troa­cous­tique…) que des sup­ports de tra­vail (CD, spec­tacles, ex­po­si­tions, films…) ain­si que des pra­tiques col­la­bo­ra­tives, avec d’autres mu­si­ciens (Brian Eno, John Zorn, Jon Has­sell, De­rek Bai­ley, Evan Par­ker, etc.), des au­teurs (Jeff Noon…), réa­li­sa­teurs (Jae-Eun Choi…), dan­seurs (Mit­su­ta­ka Ishii…), plas­ti­ciens (John La­tham), etc. L’album que nous écou­tons ici, paru chez Room40, est im­pré­gné des di­verses in­fluences mu­si­cales et cultu­relles du com­po­si­teur : entre Oc­ci­dent et Extrême-Orient, na­ture et ci­vi­li­sa­tion, ins­tru­ments et ob­jets, âpre­té et sérénité…

Titre : En­ti­ties Iner­tias Faint Beings
Au­teur : Da­vid Toop
Date : 24 juin 2016
Du­rée : 36′42″
Pro­duc­tion : Room40
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Les Pas­sa­gers

Les Pas­sa­gers est une com­po­si­tion d’Emi­lie Mous­set – pre­neuse de son, créa­trice so­nore et dra­ma­turge – ar­ti­cu­lée au­tour de la no­tion de pas­sage, avec en toile de fond la pré­sence ob­sé­dante des camps de la mort. Elle est un hom­mage à un res­capé des camps d’Auschwitz, An­dré Ber­ko­ver, qui conti­nue à té­moi­gner, et avec le­quel l’ar­tiste a ef­fec­tué plu­sieurs voyages en Po­logne. Cette pièce acous­ma­tique a été réa­li­sée avec des prises de sons ef­fec­tuées à Tou­louse, en Po­logne et en Roumanie.

Titre : Les Pas­sa­gers
Au­trice : Emi­lie Mousset
Date : 2014
Du­rée : 8′43″
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Ob­jets trouvés

Se­bas­tia­no Car­ghi­ni est un mu­si­cien dont la re­cherche ar­tis­tique est axée sur l’u­ti­li­sa­tion de syn­thé­ti­seurs mo­du­laires et d’ob­jets en tout genre. Dans TPESO, vi­nyle édi­té par le la­bel Kohl­haas, le com­po­si­teur té­les­cope ou en­che­vêtre des sons d’ob­jets trou­vés, d’un mo­teur à cou­rant conti­nu, d’un trans­duc­teur, d’un bal­lon, de fils mé­tal­liques, d’un ven­ti­la­teur, de cym­bales, etc., dans un fin tra­vail de col­lage qui ap­porte une sen­sa­tion de vé­lo­ci­té et de mouvement.

Titre : TPESO
Au­teur : Se­bas­tia­no Carghini
Date : 10 no­vembre 2017
Du­rée : 14′44″
Pro­duc­tion : Kohlhaas
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Ça gèle !

Com­po­si­teur mul­ti­mé­dia al­le­mand, Flo­rian Hart­lieb pro­pose avec Zers­plit­tert, pièce écrite pour le concours in­ter­na­tio­nal d’art ra­dio­pho­nique 60 Se­condes Ra­dio, un tra­vail sur la trans­for­ma­tion de la ma­tière, en l’oc­cur­rence de l’eau en glace et vice et ver­sa, et du son qui, sui­vant le mou­ve­ment de la ma­tière, change lui aus­si constam­ment d’é­tat, al­ter­nant entre abs­trac­tion et réalisme.

Titre : Zers­pilt­tert
Au­teur : Flo­rian Hartlieb
Date : 15 mai 2018
Du­rée : 60′
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Que de bruits

Pour fê­ter le pas­sage à l’é­té, nous met­tons en ligne l’an­tho­lo­gie de la mu­sique élec­tro­nique et brui­tiste en 7 vo­lumes édi­tée par l’ex­cel­len­tis­sime la­bel belge Sub Rosa qui, de­puis la fin des an­nées 80, fait un re­mar­quable tra­vail d’ex­plo­ra­tion des mu­siques avant-gardistes, mar­gi­nales, in­clas­sables – de l’Occident au pays du Soleil-Levant –, en même temps qu’il par­court les cultures tra­di­tion­nelles du monde par l’é­di­tion d’ar­chives so­nores d’une grande ri­chesse. L’an­tho­lo­gie pré­sen­tée ici per­met de (re)découvrir des œuvres, qui, du dé­but du siècle der­nier à au­jourd’­hui, ont fait l’­his­toire des mu­siques élec­tro­niques et expérimentales.

Titre : An An­tho­lo­gy Of Noise And Elec­tro­nic Mu­sic #1 à #7
Au­teurs : Di­vers
Dates : 2002 à 2013
Du­rées : Variables
Pro­duc­tion : Sub Rosa
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Bio­di­ver­si­té

Une cap­sule so­nore d’Anaïs De­naux, membre du col­lec­tif Le Brui­ta­gène, réa­li­sée pour l’é­di­tion 2017 du concours Mixage Fou qui avait pour thème la bio­di­ver­si­té. La règle de ce concours an­nuel est de com­po­ser une œuvre de 80 se­condes maxi­mum (ou presque !) à par­tir de sons four­nis par des ar­tistes de la créa­tion mu­si­cale ou sonore.

Titre : Bio­di­ver­si­té
Au­trice : Anaïs De­naux
Date : 21 mars 2017
Du­rée : 1’20′‘
Pro­duc­tion : Le Brui­ta­gène
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Pay­sages audibles

Ephraim We­gner est au­tant un fervent dé­fen­seur du son comme mé­dium ar­tis­tique qu’un éter­nel émer­veillé face à la puis­sance émo­tion­nelle des bruits de la na­ture. Son tra­vail em­prunte à cette der­nière la ma­tière avec la­quelle il com­pose, que le son soit lais­sé à son état brut ou trai­té élec­tro­ni­que­ment par des ef­fets. Avec Au­dible Land­scapes, il pro­pose des pay­sages so­nores, à par­tir d’enregistrements ef­fec­tués dans les Py­ré­nées, en Fo­rêt Noire et sur les ri­vages de l’océan At­lan­tique, dans les­quels trou­peaux de mou­tons, pluies di­lu­viennes, gron­de­ments du ton­nerre, res­sac des vagues, cré­pi­te­ment d’un feu, bour­don­ne­ments d’in­sectes et autres phé­no­mènes so­nores de­viennent des ex­pé­riences au­di­tives in­ha­bi­tuelles par le fait d’une com­po­si­tion qui ne cède pas au pur audio-naturalisme.

Titre : Au­dible Landscapes
Au­teur : Ephraim We­gner
Date : 13 juillet 2010
Du­rée : 66′
Pro­duc­tion : Crónica
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Chic pla­nète

Nou­velle pla­nète est une créa­tion so­nore de Car­la Pal­lone et Aude Ra­billon à par­tir de mi­nia­tures so­nores réa­li­sées par les élèves de 5è du col­lège Rosa Parks de Nantes dans le cadre de la classe cultu­relle nu­mé­rique de Loire At­lan­tique Es­sai­mer les étoiles me­née par l’é­cri­vain Eric Pes­san et en par­te­na­riat avec l’as­so­cia­tion Ste­reo­lux. Un voyage à bord d’un vais­seau spa­tial à la re­cherche d’une pla­nète qui of­fri­rait les condi­tions d’ac­cueil né­ces­saires à l’ins­tal­la­tion de la so­cié­té hu­maine dont la terre d’o­ri­gine, sur­pol­luée, se meurt. De la pure science-fiction, donc !

Titre : Nou­velle planète
Au­teurs : Car­la Pal­lone, Aude Ra­billon, élèves de 5è du col­lège Rosa Parks de Nantes
Date : Juin 2018
Du­rée : 5′10″
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Whisssh

60 Se­condes Ra­dio est un concours in­ter­na­tio­nal d’art ra­dio­pho­nique or­ga­ni­sé an­nuel­le­ment par des pro­fes­sion­nels des ondes et du son ca­na­diens qui ré­com­pense des œuvres courtes – de 60 se­condes, vous l’aurez com­pris ! – dans des formes d’ex­pres­sion très va­riées avec pour prin­ci­pal cri­tère de sé­lec­tion l’inventivité. Nous dif­fu­se­rons de temps à temps des pièces pré­sen­tées dans le cadre de ce concours, qu’elles en aient été lau­réates ou non, comme ce Whisssh du com­po­si­teur chi­lien Fe­de­ri­co Schu­ma­cher Rat­ti.

Titre : Whisssh
Au­teur : Fe­de­ri­co Schu­ma­cher Ratti
Date : Mai 2018
Du­rée : 1′
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Sculp­ter le son

De l’art de la sculp­ture, au­quel elle est for­mée, Mé­ryll Ampe, en pas­sant au son, en a conser­vé le geste. Elle tra­vaille sa ma­tière so­nore – pré­le­vé dans le réel ou gé­né­rée élec­tro­ni­que­ment – comme un ma­té­riau phy­sique qu’elle taille, ci­sèle et mo­dèle à l’aide d’outils nu­mé­riques. Un art du son plu­tôt brut de dé­cof­frage aux ef­fets phy­sio­lo­giques cer­tains. Un exemple avec l’al­bum Void if Removed.

Titre : Void if Removed
Au­trice : Mé­ryll Ampe
Date : 26 sep­tembre 2016
Du­rée : 35′
Pro­duc­tion : Audiotalaia
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La Belle absente

Un poème so­nore d’An­ton Mo­bin construit sur le mo­dèle de la Belle ab­sente de l’Ou­Li­Po. On at­tri­bue à chaque lettre d’un mot-mystère un son dont le nom com­mence par cette même lettre (un son d’As­cen­seur pour la lettre A, par exemple). Le poème com­porte au­tant de frag­ments so­nores que de lettres du mot choi­si. On s’in­ter­dit d’u­ti­li­ser dans le pre­mier frag­ment le son cor­res­pon­dant à la pre­mière lettre, dans le deuxième le son cor­res­pon­dant à la deuxième lettre, etc. Tous les autres sons doivent au contraire être pré­sents dans chaque frag­ment. Vous sui­vez ? Bref, à écouter…

Titre : Tag ah dag whooo / La belle absente
Au­teur : An­ton Mobin
Date : 6 jan­vier 2009
Du­rée : 3’41
Pro­duc­tion : Arte Radio
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Sous le dia­mant, la poussière

On l’aime le son cré­pi­tant et chuin­tant du sa­phir (ou du dia­mant, se­lon les moyens !) qui, le nez plan­té dans le creux du sillon, ré­vèle du disque vi­nyle au­tant la mu­sique qui y est mys­té­rieu­se­ment fixée que les bruits de la pous­sière et des traces d’u­sure im­pri­mées par le temps. Ce n’est pas l’ar­tiste :such: qui nous contre­di­ra avec son mor­ceau Sty­lus dust dans le­quel ces bruits pa­ra­sites de­viennent la ma­tière mu­si­cale dé­clas­sant la mu­sique elle-même au sta­tut de bruit incongru.

Titre : Sty­lusAu­teur : :such:
Date : 28 mars 2018
Du­rée : 11′04″
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Au dia­pa­son

Dans son tra­vail, l’ar­tiste ca­na­dien Ni­co­las Ber­nier réunit l’an­cien et le nou­veau monde. Ses com­po­si­tions so­nores ar­ti­culent tech­no­lo­gies d’aujourd’hui (sys­tèmes élec­tro­niques) et ob­jets du pas­sé (ma­chine à écrire, cloches, ins­tru­ments de mu­sique acous­tiques, etc.) à tra­vers une gram­maire in­ter­dis­ci­pli­naire (son, vi­déo, per­for­mance live, tech­no­lo­gie…) qui cherche tou­jours l’équilibre entre cé­ré­bra­li­té et sen­sua­li­té, entre ma­tières or­ga­niques et trai­te­ments nu­mé­riques. Dans fre­quen­cies (a / frag­ments) des dis­po­si­tifs com­man­dés par or­di­na­teur ac­tivent une va­rié­té de dia­pa­sons dont les ondes si­nu­soï­dales trouvent leur écho dans des ré­ponses syn­thé­tiques si­mi­laires créant ain­si des fric­tions et un trouble entre élé­ments acous­tiques et électroniques.

Titre : Fre­quen­cies (a / frag­ments)Au­teur : Ni­co­las Bernier
Date : 16 fé­vrier 2014
Du­rée : 33′43″’
Pro­duc­tion : Line
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Sans eau

Si dans cer­taines ré­gions du monde l’eau coule à flots, dans d’autres elle est un li­quide rare et pré­cieux. Han­nah Hart­man, ar­tiste so­nore sué­doise, s’est ren­due dans des lieux qui souffrent de graves pé­nu­ries d’eau pour réa­li­ser Törst (“soif”), une com­po­si­tion dans la­quelle elle capte le son du mou­ve­ment de l’eau à tra­vers les aque­ducs, si­phons, plom­be­rie, pompes, dé­ver­soirs… Des sons qu’elle mixe avec ceux d’une trom­pette qui semble aus­si as­sé­chée que les conduits ! Bien en­ten­du, der­rière l’ex­pé­rience au­di­tive émerge la ques­tion plus po­li­tique de la ré­par­ti­tion et de l’u­ti­li­sa­tion de nos res­sources na­tu­relles. Œuvre lau­réate ex æquo du Prix Pho­nur­gia Nova 2016 dans la ca­té­go­rie Art Ra­dio – Sacem.

Titre : TörstAu­trice : Han­na Hartman 
Date : 2011
Du­rée : 29′48″
Pro­duc­tion : Deut­schlan­dra­dio Kultur
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