Un monde entre parenthèses

Fi­gure ma­jeure de l’art contem­po­rain de­puis la fin des an­nées 60, Pe­ter Downs­brough dé­ve­loppe une œuvre mul­ti­forme – sculp­ture, pho­to­gra­phie, com­mande pu­blique, livres, films… – qui se si­tue dans la conti­nui­té du mi­ni­ma­lisme, au croi­se­ment de l’art concep­tuel et de l’art concret. Le tra­vail de Pe­ter Downs­brough s’articule au­tour du rap­port à l’espace et au lan­gage. Dans And That, col­la­bo­ra­tion avec les mu­si­ciens Xa­vier Garcia-Bardon et Ben­ja­min Frank­lin, Pe­ter Downs­brough livre une œuvre semi-improvisée à par­tir de gui­tares éthé­rées, de syn­thé­ti­seurs, de field re­cor­ding, de trai­te­ments et de voix. In­ter­rup­tions et re­prises, su­per­po­si­tions de mots et de bruits de la ville, ponc­tuent ain­si une mu­sique qui semble émer­ger d’un monde mis entre pa­ren­thèses dont des frag­ments se dé­tachent, sur­gissent, s’ef­facent, réapparaissent. 

Titre : And That
Au­teur : Pe­ter Downs­brough
Date : 2009
Du­rée : 31’35’’
Pro­duc­tion : Sub Rosa
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A l’­heure où le temps
s’in­cline

Ac­tive de­puis plus d’une dé­cen­nie dans une dé­marche mu­si­cale d’un mi­ni­ma­lisme ra­di­cal, Sa­rah Hu­ghes joue dans des groupes d’im­pro­vi­sa­tion et a éga­le­ment fon­dé le Set En­semble, un sex­tet dé­voué aux mu­siques contem­po­raines. I love this city and its out­lying lands est une cas­sette pu­bliée par le pe­tit la­bel slo­vaque Map­pa qui do­cu­mente une per­for­mance de l’ar­tiste an­glaise en hom­mage au tra­vail de Fer­nand Lé­ger. Dans cette com­po­si­tion de presque une demi-heure, réa­li­sée avec une ci­thare, un pia­no, un orgue Ham­mond, des sons élec­tro­niques si­nu­soï­daux, des bruits blancs, un cla­ve­cin élec­trique et di­vers ob­jets, la com­po­si­trice semble fi­ger le temps dans un mou­ve­ment pa­ra­doxal qui donne tout d’a­bord la sen­sa­tion d’un corps lé­vi­tant pour al­ler en­suite vers celle d’un corps tan­gible et vi­brant, presque organique.

Titre : I love this city and its out­lying lands
Au­trice : Sa­rah Hu­ghes
Date : 2020
Du­rée : 27’
Pro­duc­tion : Map­pa
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65 x 8 se­condes de bruits !

En oc­tobre 2014, un pro­blème sur­vient sur iTunes qui pro­voque la sor­tie de la troi­sième piste du pre­mier al­bum de la pop star Tay­lor Swift. Au cours de la nuit un grand nombre de fans achètent le titre pour le pla­cer au pre­mier rang des charts ca­na­diens sur la pla­te­forme d’Apple. Jus­qu’i­ci rien d’extraordinaire si ce n’est, qu’en rai­son du bogue in­for­ma­tique, la piste mu­si­cale ne conte­nait rien d’autre que 8 se­condes de bruit blanc ! Le producteur-musicien Oli­vier Stum­mer (alias To­mo­roh Hi­da­ri) sé­duit par l’incongruité de ce « tube », lance un ap­pel à contri­bu­tion pour édi­ter une com­pi­la­tion, Swift Noise, com­po­sée uni­que­ment de pistes de 8 se­condes de bruits blancs ; il y en aura 65 au total.

Titre : Swift Noise
Auteurs.trices : Divers.es
Date : 3 mai 2015
Du­rée : 8’66′‘
Pro­duc­tion : Swift Noise
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Par tous les chemins

Pas­sion­né par les mu­siques pro­ces­suelles et les in­ter­ac­tions entre les sons et leur lieu de dif­fu­sion, l’artiste is­lan­dais Bjar­ni Gun­nars­son tra­vaille ac­tuel­le­ment au­tour de com­po­si­tions al­go­rith­miques gé­né­ra­tives. Dans son al­bum Paths, les sons, tan­tôt gra­nu­leux tan­tôt saillants, gé­nèrent un es­pace au­dio en di­vers plans – ser­rés ou larges, proches ou loin­tains – qui pro­cure à l’écoute des sen­sa­tions aus­si bien d’infini que de claus­tro­pho­bie, de quié­tude comme d’agitation.

Titre : Paths
Au­teur : Bjar­ni Gun­nars­son
Date : 16 mai 2016
Du­rée : 53’20’’
Pro­duc­tion : Gran­ny Re­cords
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Au plus près du soleil

Miki Yui, ar­tistes ja­po­naise vi­vant à Düs­sel­dorf, dé­ve­loppe un tra­vail dé­li­cat im­pré­gné de ré­fé­rences à la na­ture aus­si bien dans sa mu­sique, ses ins­tal­la­tions so­nores que ses des­sins. Dans Mil­ls, al­bum créé à par­tir d’enregistrements de ter­rain, de syn­thé­ti­seurs, d’oscillateurs so­laires et d’échantillonneurs, elle ci­sèle les sons pour pro­duire une mu­sique abs­traite et éva­nes­cente, au­tant gra­ni­teuse que solaire.

Titre : Mil­ls
Au­trice : Miki Yui
Date : 1er mai 2018
Du­rée : 37’33’’
Pro­duc­tion : Cus­pe­di­tions
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À block

Heave To est une com­po­si­tion en trois mou­ve­ments d’Oli­via Block ins­pi­rée de la struc­ture tu­mul­tueuse des tour­billons. Cette œuvre ex­pire dans nos oreilles un souffle conti­nu et ver­ti­gi­neux de sons or­ga­niques, élec­tro­niques et ins­tru­men­taux. Des cordes vi­brantes, grat­tées ou bat­tues des ins­tru­ments aux bat­te­ments des vagues en pas­sant par le sif­fle­ment du vent ou en­core des trai­te­ments élec­troa­cous­tiques, c’est un tor­rent so­nore qui se dé­verse dans nos ca­vi­tés auditives. 

Titre : Have To
Au­trice : Oli­via Block
Date : 1er oc­tobre 2006
Du­rée : 35’25’’
Pro­duc­tion : Se­di­men­tal
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Le rêve d’un pri­son­nier politique

Red Bird: A Po­li­ti­cal Prisoner’s de Tre­vor Wi­shart a été com­po­sé entre 1973 et 1977, uti­li­sant les res­sources du stu­dio de l’u­ni­ver­si­té de York. Le com­po­si­teur an­glais y dé­ve­loppe ses re­cherches sur l’in­ter­po­la­tion, par des moyens tech­no­lo­giques, entre la voix hu­maine et les sons na­tu­rels dont le ré­sul­tat n’est pas sans rap­pe­ler une cer­taine poé­sie so­nore. Tre­vor Wi­shart est ac­tif de­puis le dé­but des an­nées 1970 dans le do­maine de la mu­sique élec­troa­cous­tique (d’a­bord avec la ma­ni­pu­la­tion de bandes, plus tard à l’aide d’ou­tils in­for­ma­tiques) et de l’é­cri­ture pour pièces de théâtre musical.

Titre : Red Bird: A Po­li­ti­cal Pri­so­ner’s Dream
Au­teur : Tre­vor Wishart
Date : 1977
Du­rée : 63’10’’
Pro­duc­tion : Sub Rosa
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Temps
im­mo­bile

Em­prun­tant son titre à un poème de T. S. Eliot, At The Still Point Of The Tur­ning World, de Joa­na Gama et Luís Fer­nandes, est la ré­ponse à une com­mande du West­way Lab Fes­ti­val de la ville de Gui­marães, au Por­tu­gal, en forme de dia­logue entre l’orchestre mu­ni­ci­pal et un ins­tru­men­ta­rium élec­tro­nique. Les six pièces de cet al­bum jouent sur les qua­li­tés tim­brales de ces deux types de lu­the­ries pour les faire en­trer en ré­so­nance. Des pièces éti­rées dans le temps qui, du poème, rendent ce sen­ti­ment de temps sus­pen­du entre pas­sé, pré­sent et avenir.

Titre : At The Still Point Of The Tur­ning World
Au­teurs : Joa­na Gama, Luís Fernandes
Date : 6 avril 2018
Du­rée : 36’38’’
Pro­duc­tion : Room40
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Pièces
ma­gné­tiques

Gui­ta­riste et mu­si­cien ex­pé­ri­men­tal, Giu­seppe Ie­la­si tra­vaille de­puis de nom­breuses an­nées dans le do­maine de la mu­sique im­pro­vi­sée. Après de nom­breuses col­la­bo­ra­tions, il s’in­té­resse, de­puis une ving­taine d’an­nées, à la per­for­mance en solo en uti­li­sant la gui­tare comme source so­nore pre­mière mais aus­si des mi­cro­phones et des dis­po­si­tifs de haut-parleurs en mul­ti­ca­nal afin de créer des ré­seaux com­plexes de dif­fu­sion en re­la­tion avec l’espace. Ici nous écou­tons 15 courtes pièces pour bande magnétique.

Titre : 15moretapes
Au­teur : Giu­seppe Ielasi
Date : 2 avril 2014
Du­rée : 21’21
Pro­duc­tion : Se­nu­fo Editions
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Avec ce qui reste

He­le­na Gough, com­po­si­trice d’o­ri­gine an­glaise, tra­vaille à par­tir de la cap­ta­tion et de la ma­ni­pu­la­tion de ma­té­riaux so­nores is­sus du monde réel dont elle ex­plore les pro­prié­tés abs­traites. Dans With what re­main, son pre­mier al­bum, paru sur le la­bel En­tr’acte, les corps so­nores s’étirent, s’effritent, coulent, gra­nulent et s’agglomèrent pour for­mer une ma­tière mu­si­cale com­po­site et intrigante.

Titre : With what remain
Au­trice : He­le­na Gough
Date : 2007
Du­rée : 54′05″
Pro­duc­tion : Entr’acte
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Nous par­tîmes 500…

RR­Re­cords a été, au dé­but des an­nées 1980, le pre­mier la­bel amé­ri­cain à pu­blier spé­ci­fi­que­ment de la mu­sique brui­tiste. De­puis, ses ex­pé­ri­men­ta­tions touchent au­tant à la mu­sique elle-même qu’aux sup­ports sur les­quels elle est fixée. 500 Lo­cked Grooves est un vi­nyle qui aligne, sur ses deux faces, 500 sillons fer­més conte­nant cha­cun une boucle mu­si­cale d’en­vi­ron 2 se­condes. Des sons pro­duits par 500 groupes ou ar­tistes, donc, par­mi les plus an­ti­con­for­mistes de la pla­nète ; de Dis­sec­ting Table à So­nic Youth, en pas­sant par Aube, Ter­ry Ri­ley, Mar­cus Schmi­ck­ler, etc. Le cha­lenge pour l’auditeur sera d’arriver à ba­la­der le sa­phir de sa pla­tine sur toutes les plages du disque sans en sau­ter une ! Nous n’aurons pas cette peine grâce aux fi­chiers nu­mé­ri­sés par un fan qui a ten­té l’expérience (mer­ci à lui !) et que le site ubuweb.com a mis en ligne.


Boucles de 1 à 15, 1′29″


Boucles de 16 à 250, 12′27″


Boucles de 251 à 376, 8′32″


Boucles de 376 à 500, 7′41″

Titre : 500 Lo­cked Grooves
Au­teurs : di­vers
Date : 1998
Du­rée : 29′29″
Pro­duc­tion : RRRecords
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Mar­ker du souvenir

Dots Per Image (ici la pre­mière par­tie), est un tra­vail de l’ar­tiste plu­ri­dis­ci­pli­naire Rai­nier Le­ri­co­lais à par­tir de la ques­tion de la mé­moire. Une mise en re­la­tion entre celle qu’il en­tre­tient avec l’œuvre du ci­néaste Chris Mar­ker – avec pour point de dé­part son livre Le Dé­pays, paru en 1982 – et celle de ses nom­breux voyages au Ja­pon. Ac­com­pa­gné par les voix (fran­çaise) d’Etienne San­drin et (ja­po­naise) de Lili Kim, ain­si que d’amis mu­si­ciens (Pierre-Yves Macé, Si­mon Fi­sher Tur­ner, Da­niel Pa­beuf, Da­vid San­son, Geof­froy Mon­tel), ci­néastes (Da­niel­la Mar­xer) ou plas­ti­ciens (Mi­chel Au­bry), l’artiste nous en­traîne dans une belle di­va­ga­tion mu­si­cale et poétique.

Titre : Dots Per Image — Part 1
Au­teur : Rai­nier Lericolais
Date : 18 no­vembre 2013
Du­rée : 8′19″
Pro­duc­tion : Brocoli
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An­tho­zoa

Avec cette com­po­si­tion, l’artiste aus­tra­lien Da­niel Blin­khorn a vou­lu re­trans­crire en sen­sa­tions so­nores ce que lui ins­pirent les struc­tures den­te­lées et com­plexes des ré­cifs co­ral­liens. A par­tir de deux sources au­dio, celle d’un pia­no pré­pa­ré et celle d’enregistrements de co­raux, il crée une ma­tière mu­si­cale pleine d’aspérités gra­nu­leuses et tranchantes.

Titre : An­tho­zoa 
Au­teur : Da­niel Blinkhorn
Date : 2015
Du­rée : 11′32″
Pro­duc­tion : NFSA
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Ri­tua­li­té rationnelle

Dia­tribe, duo ge­ne­vois com­po­sé de l’expérimentateur so­nore D’in­cise et du per­cus­sion­niste Cy­ril Bon­di, ex­plore le concept dit de ri­tua­li­té ra­tion­nelle. Une mu­sique ré­pé­ti­tive à base d’instruments per­cus­sifs, et aux ac­cents ri­tuels donc, qui se dé­ploie dans la du­rée d’un temps in­tros­pec­tif, en ar­ti­cu­lant de sub­tiles va­ria­tions, et nous em­porte avec elle dans une mé­di­ta­tion… rationnelle.

Titre : Sis­tere
Au­teur : Dia­tribe
Date : 15 mars 2017
Du­rée : 46′28″
Pro­duc­tion : Mappa
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Quel too­pet !

Mu­si­cien, cu­ra­teur, cri­tique et écri­vain an­glais, Da­vid Toop ap­proche la mu­sique par tous les biais. Son tra­vail s’inscrit dans une tra­di­tion de l’expérimentation, aus­si bien des formes d’écriture (élec­tro­nique, élec­troa­cous­tique…) que des sup­ports de tra­vail (CD, spec­tacles, ex­po­si­tions, films…) ain­si que des pra­tiques col­la­bo­ra­tives, avec d’autres mu­si­ciens (Brian Eno, John Zorn, Jon Has­sell, De­rek Bai­ley, Evan Par­ker, etc.), des au­teurs (Jeff Noon…), réa­li­sa­teurs (Jae-Eun Choi…), dan­seurs (Mit­su­ta­ka Ishii…), plas­ti­ciens (John La­tham), etc. L’album que nous écou­tons ici, paru chez Room40, est im­pré­gné des di­verses in­fluences mu­si­cales et cultu­relles du com­po­si­teur : entre Oc­ci­dent et Extrême-Orient, na­ture et ci­vi­li­sa­tion, ins­tru­ments et ob­jets, âpre­té et sérénité…

Titre : En­ti­ties Iner­tias Faint Beings
Au­teur : Da­vid Toop
Date : 24 juin 2016
Du­rée : 36′42″
Pro­duc­tion : Room40
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Que de bruits

Pour fê­ter le pas­sage à l’é­té, nous met­tons en ligne l’an­tho­lo­gie de la mu­sique élec­tro­nique et brui­tiste en 7 vo­lumes édi­tée par l’ex­cel­len­tis­sime la­bel belge Sub Rosa qui, de­puis la fin des an­nées 80, fait un re­mar­quable tra­vail d’ex­plo­ra­tion des mu­siques avant-gardistes, mar­gi­nales, in­clas­sables – de l’Occident au pays du Soleil-Levant –, en même temps qu’il par­court les cultures tra­di­tion­nelles du monde par l’é­di­tion d’ar­chives so­nores d’une grande ri­chesse. L’an­tho­lo­gie pré­sen­tée ici per­met de (re)découvrir des œuvres, qui, du dé­but du siècle der­nier à au­jourd’­hui, ont fait l’­his­toire des mu­siques élec­tro­niques et expérimentales.

Titre : An An­tho­lo­gy Of Noise And Elec­tro­nic Mu­sic #1 à #7
Au­teurs : Di­vers
Dates : 2002 à 2013
Du­rées : Variables
Pro­duc­tion : Sub Rosa
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Vous avez dit bizarre ?

Dif­fi­cile, en par­lant de cu­rio­si­tés mu­si­cales, de ne pas abor­der dans nos pages le tra­vail de ce­lui qui a fait du bi­zarre et de l’insolite son cré­do ar­tis­tique. Je veux par­ler de Mon­sieur Ste­ven Sta­ple­ton alias Nurse With Wound, pro­jet à géo­mé­trie va­riable dont il est l’âme. Hé­ri­tier aus­si bien de la mu­sique concrète des an­nées 50 que du rock psy­ché­dé­lique des se­ven­ties, éle­vé au grain in­dus­triel et en par­cours libre, il fait, dans son œuvre plé­tho­rique com­men­cée il y a main­te­nant 40 ans !, la syn­thèse de toutes les dé­marches ex­pé­ri­men­tales qui ont ir­ri­gué la mu­sique du ving­tième siècle dans un geste qui pro­duit un son to­ta­le­ment in­clas­sable. Pour preuve cette pe­tite com­pi­la­tion de 5 titres.

Titre : Crea­ki­ness
Au­teur : Nurse With Wound
Date : 20 fé­vrier 2012
Du­rée : 53′15″
Pro­duc­tion : Jna­na Records
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Sculp­ter le son

De l’art de la sculp­ture, au­quel elle est for­mée, Mé­ryll Ampe, en pas­sant au son, en a conser­vé le geste. Elle tra­vaille sa ma­tière so­nore – pré­le­vé dans le réel ou gé­né­rée élec­tro­ni­que­ment – comme un ma­té­riau phy­sique qu’elle taille, ci­sèle et mo­dèle à l’aide d’outils nu­mé­riques. Un art du son plu­tôt brut de dé­cof­frage aux ef­fets phy­sio­lo­giques cer­tains. Un exemple avec l’al­bum Void if Removed.

Titre : Void if Removed
Au­trice : Mé­ryll Ampe
Date : 26 sep­tembre 2016
Du­rée : 35′
Pro­duc­tion : Audiotalaia
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Sous le dia­mant, la poussière

On l’aime le son cré­pi­tant et chuin­tant du sa­phir (ou du dia­mant, se­lon les moyens !) qui, le nez plan­té dans le creux du sillon, ré­vèle du disque vi­nyle au­tant la mu­sique qui y est mys­té­rieu­se­ment fixée que les bruits de la pous­sière et des traces d’u­sure im­pri­mées par le temps. Ce n’est pas l’ar­tiste :such: qui nous contre­di­ra avec son mor­ceau Sty­lus dust dans le­quel ces bruits pa­ra­sites de­viennent la ma­tière mu­si­cale dé­clas­sant la mu­sique elle-même au sta­tut de bruit incongru.

Titre : Sty­lusAu­teur : :such:
Date : 28 mars 2018
Du­rée : 11′04″
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Au dia­pa­son

Dans son tra­vail, l’ar­tiste ca­na­dien Ni­co­las Ber­nier réunit l’an­cien et le nou­veau monde. Ses com­po­si­tions so­nores ar­ti­culent tech­no­lo­gies d’aujourd’hui (sys­tèmes élec­tro­niques) et ob­jets du pas­sé (ma­chine à écrire, cloches, ins­tru­ments de mu­sique acous­tiques, etc.) à tra­vers une gram­maire in­ter­dis­ci­pli­naire (son, vi­déo, per­for­mance live, tech­no­lo­gie…) qui cherche tou­jours l’équilibre entre cé­ré­bra­li­té et sen­sua­li­té, entre ma­tières or­ga­niques et trai­te­ments nu­mé­riques. Dans fre­quen­cies (a / frag­ments) des dis­po­si­tifs com­man­dés par or­di­na­teur ac­tivent une va­rié­té de dia­pa­sons dont les ondes si­nu­soï­dales trouvent leur écho dans des ré­ponses syn­thé­tiques si­mi­laires créant ain­si des fric­tions et un trouble entre élé­ments acous­tiques et électroniques.

Titre : Fre­quen­cies (a / frag­ments)Au­teur : Ni­co­las Bernier
Date : 16 fé­vrier 2014
Du­rée : 33′43″’
Pro­duc­tion : Line
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