Le son au carré

Au­teur com­po­si­teur de mu­sique concrète comme de hör­spiel, plu­sieurs fois lau­réat de concours de mu­sique ex­pé­ri­men­tale, Rémy Car­ré œuvre de­puis les an­nées 80 au ser­vice de la créa­tion so­nore. Ses com­po­si­tions pour le concert acous­ma­tique ont fait l’ob­jet de com­mandes par de nom­breux centres de re­cherche et de créa­tion dont le GMEB, le GMVL, l’INA-GRM et la Muse en Cir­cuit. Col­lage, cut-up, mixage, au­tant de tech­niques d’é­cri­ture qu’il em­ploie dans sa mu­sique très ex­pres­sive, à l’i­mage de sa pièce ILS que nous écou­tons ici.

Titre : ILS
Au­teurs : Rémy Car­ré
Date : 29 août 2016
Du­rée : 9′21″
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Ro­man Anglais

Un Ro­man An­glais à écou­ter. Un al­bum, né de la ren­contre entre Fé­li­cia At­kin­son et Syl­vain Chau­veau, qui ex­plore les zones d’ombre de l’âme comme celles de la mu­sique. Quatre longues bal­lades dans les­quelles Fé­li­cia At­kin­son su­surre du bout des lèvres, un peu comme à notre oreille, tan­tôt en an­glais tan­tôt en fran­çais, une poé­sie mé­lan­co­lique qu’ac­com­pagne de sa gui­tare élec­trique Syl­vain Chau­veau dans des vo­lutes va­po­reuses et bour­don­nantes. Spleen et Ideal avez-vous dit ?

Titre : Ro­man Anglais
Au­teurs : Fé­li­cia At­kin­son, Syl­vain Chauveau
Date : 4 avril 2008
Du­rée : 40′09″
Pro­duc­tion : O Rosa Records
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L’a­ban­don d’Andromaque

L’a­ban­don d’An­dro­maque est une créa­tion d’Aline Cham­bras pour Jouis­sance / Ex­tase, un concert à thème or­ga­ni­sé par l’as­so­cia­tion Oc­tandre à Bor­deaux en no­vembre 2017. Une très belle œuvre élec­troa­cous­tique par cette jeune ar­tiste qui signe aus­si des do­cu­men­taires ou des fic­tions pour, entre autres, Arte Ra­dio et France Culture et réa­lise des ins­tal­la­tions so­nores, tra­vaille pour le théâtre, des ins­ti­tu­tions, etc.

Titre : L’a­ban­don d’Andromaque
Au­trice : Aline Cham­bras
Date : 2017
Du­rée : 4′22″
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Les oreilles dans les étoiles

Par­fois, entre deux as­pé­ri­tés so­nores, il nous vien­dra l’en­vie de calme et de sé­ré­ni­té à l’ins­tar de la mu­sique du ja­po­nais Sa­sa­gu Ota aka Hi­to­shires qui, dans Stel­la, nous livre une com­po­si­tion aé­rienne à par­tir d’un jeu dé­li­cat avec les lar­sens et les vi­bra­tions des cordes de sa gui­tare élec­trique. Oui, par­fois nous au­rons en­vie d’é­cou­ter les étoiles. Une pro­duc­tion du très re­com­man­dable la­bel Taâlem.

Titre : Stel­la
Au­teur : Sa­sa­gu Ota
Date : 7 oc­tobre 2016
Du­rée : 19′48″
Pro­duc­tion : Taâlem
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Dé­bris

Jana Win­de­ren, ar­tiste so­nore nor­vé­gienne, mène un tra­vail de to­po­gra­phie au­dio des océans et des cre­vasses gla­ciaires. Des sons in­tenses et pro­fonds qui font la ma­tière pre­mière de ses com­po­si­tions élec­troa­cous­tiques vi­brantes. Dé­bris réunit deux œuvres ini­tia­le­ment réa­li­sées en qua­dri­pho­nies pour des ga­le­ries d’art.

Titre : Dé­bris
Au­trice : Jana Win­de­ren
Date : Juin 2012
Du­rée : 27′22″
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Le bruit de la radio

Un ex­trait de Three in­cle­ments, un al­bum (mal­heu­reu­se­ment plus dis­po­nible) de Sal­ly Ann McIn­tyre issu des tra­vaux de sa ré­si­dence sur l’île de Ka­pi­ti (Nouvelle-Zélande). Le disque re­groupe trois com­po­si­tions réa­li­sées à par­tir de dif­fé­rents postes ra­dios qui captent plu­sieurs plages de fré­quences et des sons d’un vio­lon cas­sé. Cet ex­trait, trop court, rend mal­gré tout un peu de la puis­sance de l’œuvre intégrale.

Titre : Three in­cle­ments 
Au­trice : Ra­dio Ce­geste (Sal­ly Ann McIntyre)
Date : 2014
Du­rée : 28’15’‘ (al­bum) / 1’51’’ (pré­sent extrait)
Pro­duc­tion : Consu­mer Waste
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Al­bu­fe­ra

Al­bu­fe­ra est une com­po­si­tion de l’ar­tiste es­pa­gnol Edu Co­melles qui mé­lange des prises de sons ef­fec­tuées dans le parc na­tu­rel d’Al­bu­fe­ra, dans la ré­gion de Va­len­cia, et des nappes syn­thé­tiques. Une plage mu­si­cale dé­li­cate et hyp­no­tique qui évo­lue tout en dou­ceur dans une as­cen­sion so­nore qui, pe­tit à pe­tit, nous trans­porte dans une contrée fantasmagorique.

Titre : Al­bu­fe­ra
Au­teur : Edu Co­melles
Date : 21 jan­vier 2012
Du­rée : 22′56″
Pro­duc­tion : 48laws.org
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Tant que les heures passent

For­mée à la com­po­si­tion électro-acoustique par De­nis Du­four, Bé­ran­gère Maxi­min a dé­ve­lop­pé une écri­ture très per­son­nelle au­tour d’une mu­sique par­ti­cu­liè­re­ment vi­vante et af­fran­chie de tout dog­ma­tisme. Re­pé­rée par John Zorn, elle s’offre, en 2008, le luxe d’un pre­mier al­bum sur le pres­ti­gieux la­bel Tza­dik. Nous écou­tons ici trois titres en ac­cès libre sur bandcamp.

Titre : Tant que les heures passent
Au­trice : Bé­ran­gère Maximin
Date : Août 2008
Du­rée : 59’35 (CD in­té­gral) / 25’30 (titres en écoute)
Pro­duc­tion : Tzadik
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(in­quié­tant) Voyage en Italie

Une carte pos­tale so­nore d’I­ta­lie de Da­mien Ma­gnette qui, loin des cli­chés, nous en­traîne dans un pay­sage qui semble plus in­quié­tant qu’idyllique.

N.B. : l’ac­cès à ce son né­ces­site la pré­sence d’A­dobe Flash Player sur votre ap­pa­reil (sys­tème IOS non équi­pé par défaut).

Titre : Gree­tings from Italy
Au­teur : Da­mien Magnette
Date : Sep­tembre 2008
Du­rée : 4’12
Pro­duc­tion : Si­lence Radio
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Mu­sique
pla­ti­née

Pre­mier al­bum du pla­ti­niste eRikm, Zy­go­sis, édi­té en 1999, an­non­çait déjà tout son art de la ma­ni­pu­la­tion des disques vi­nyles – et, plus tard, des bandes et autres sup­ports so­nores. Sa tech­nique de dé­cons­truc­tion de ma­té­riaux so­nores pour créer sa propre dra­ma­tur­gie mu­si­cale est d’une ef­fi­ca­ci­té re­mar­quable. A l’­heure des tech­niques in­for­ma­tiques, il est im­pres­sion­nant de voir com­ment cet ar­tiste tra­vaille de fa­çon ar­ti­sa­nale et avec une telle dex­té­ri­té l’art du cut-up, du col­lage et du mixage. Un must.

Titre : Zy­go­sis
Au­teur : eRikm
Date : 1999
Du­rée : 38’09
Pro­duc­tion : Sonoris
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Les cou­leurs de la nuit

Homme d’ins­ti­tu­tion, puis­qu’il di­ri­gea un temps le GRM, Fran­çois Bayle est aus­si, et sur­tout, un grand ac­teur de la re­cherche mu­si­cale de­puis les an­nées 60 connu pour l’in­ven­tion, dans les an­nées 70, de l’a­cous­mo­nium : un “or­chestre” d’en­ceintes acous­tiques fa­vo­ri­sant la mise en scène des sons. Les cou­leurs de la nuit est œuvre plu­tôt mé­con­nue, et pour­tant ma­jeure, du com­po­si­teur. Dans ce pay­sage so­nore aux teintes tro­pi­cales (ses ori­gines mal­gaches ?), les sons s’a­gitent dans l’es­pace tels des in­sectes tur­bu­lents. Ra­re­ment la mu­sique acous­ma­tique aura at­teint cette puis­sance d’é­vo­ca­tion par les sons.

Titre : Les cou­leurs de la nuit
Au­teur : Fran­çois Bayle
Date : 1985 (pre­mière édi­tion) / 2017 (pré­sente édition)
Du­rée : 38′
Pro­duc­tion : INA-GRM (pre­mière édi­tion) / Sub Rosa (pré­sente édition)
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(Hé)risser le piano

For­te­ment nour­rie par le jazz – elle fut no­tam­ment de l’a­ven­ture de l’Or­chestre na­tio­nal de jazz pen­dant 5 ans –, Eve Ris­ser est avant tout une com­po­si­trice et une in­ter­prète (flû­tiste mais sur­tout pia­niste) à l’es­prit aven­tu­reux qui fran­chit sans état d’âme les fron­tières de toutes les géo­gra­phies, ter­restres comme mu­si­cales. Elle col­la­bore ré­gu­liè­re­ment avec d’autres mu­si­ciens, elle a créé le White De­sert Or­ches­tra, un en­semble de 10 mu­si­ciens entre mu­sique jazz et mu­sique de chambre, et elle s’é­pa­nouit aus­si dans un tra­vail plus in­ti­miste au pia­no en solo. Nous écou­tons ici une de ses im­pro­vi­sa­tions au pia­no pré­pa­ré ; ins­tru­ment qu’elle fait vi­brer, ré­son­ner, chuin­ter, chan­ter… Une mu­sique té­nue, fra­gile et sensible.

Titre : Solo pre­pa­red piano
Au­teur : Eve Ris­ser
Date : 2012
Du­rée : 17′28″
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Pièces as­sem­blées

Sous le nom de tra­vail Ma­chi­ne­fa­briek se cache un com­po­si­teur néer­lan­dais pro­li­fique. Ses en­vi­ron­ne­ments so­nores sont riches de contrastes entre sons arides et am­biances feu­trées, sons syn­thé­tiques et sons acous­tiques, pul­sa­tions mé­ca­niques et souffles or­ga­niques. L’As­sem­blage pro­po­sé ici est une col­lec­tion de bandes-son pour des courts-métrages et de mor­ceaux édi­tés ici et là.

Titre : As­sem­blage
Au­teurs : Ma­chi­ne­fa­briek 
Date : 27 fé­vrier 2017
Du­rée : 70′41″
Pro­duc­tion : Zoharum
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Dr. Fran­ken­stein

On ne sait guère qui se cache der­rière l’é­trange acro­nyme |LNL|GCK| si ce n’est qu’il a (ça semble être un IL) une ap­proche de la mu­sique qui tient plus de la chi­rur­gie que de la com­po­si­tion ! Tel un Dr. Fran­ken­stein, il dé­cor­tique et dé­membre les corps so­nores ou les en­re­gis­tre­ments mu­si­caux dont il s’empare pour re­com­po­ser un monstre au ca­rac­tère bien trem­pé ! Le mor­ceau que nous écou­tons ici, in­ti­tu­lé 15/10/12–01/03/13, syn­thé­tise brillam­ment et fé­ro­ce­ment son art. At­ten­tion les oreilles !

Titre : 15/10/12–01/03/13
Au­teur : |LNL|GCK|
Date : 2013
Du­rée : 6’07
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Ça cloche

L’art cam­pa­naire re­vi­si­té fa­çon mu­sique élec­troa­cous­tique par Rui Cos­ta à par­tir de l’en­re­gis­tre­ment d’une com­po­si­tion pour les six cloches de l’é­glise de la ville de Man­gualde, dans le centre-nord du Por­tu­gal, in­ter­pré­tée par de jeunes scouts sur une no­ta­tion vi­suelle de Luis Cos­ta. Une plon­gée im­mer­sive en bi­nau­ral (met­tez votre casque) dans un pay­sage so­nore to­ta­le­ment envoûtant.

Titre : Cam­pa­no­lo­gias Beirãs em Mangualde
Au­teurs : Luis Cos­ta, Rui Costa
Date : Juillet 2017
Du­rée : 46’53
Pro­duc­tion : Binaural/Nodar
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Le­çon d’électro-mécanique

Ar­ti­san du son, Em­ma­nuel Mie­ville fa­çonne de­puis une tren­taine d’an­nées des œuvres qui tiennent au­tant de la mu­sique acous­ma­tique que du field re­cor­ding. Dans Elec­tric wakes, mo­to­ri­sed, les ma­chines, as­cen­seurs, néons et autres gé­né­ra­teurs de bruits mé­ca­niques ou élec­triques tonnent, cri(ss)ent, gré­sillent, geignent, vrom­bissent dans des com­po­si­tions élec­tro­mé­ca­niques saisissantes.

Titre : Elec­tric wakes, motorised
Au­teur : Em­ma­nuel Mieville
Date : 31 août 2017
Du­rée : 39’52
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Tes­ti­mo­ny, ou l’art d’une poé­sie objective

Quant la poé­sie em­prunte au réel sa vé­ri­té comme sa cruau­té, quand elle prend de la bouche des cou­pables comme des vic­times, des morts comme des vi­vants, les pa­roles qu’elle fait siennes, c’est que l’ob­jec­ti­visme poé­tique de Charles Rez­ni­koff n’est pas loin. Tes­ti­mo­ny, vaste cycle de poèmes de cet au­teur amé­ri­cain du siècle der­nier, est très lit­té­ra­le­ment construit sur des té­moi­gnages de pro­cès d’assises aux Etats-Unis. En 2011, Hen­ri Jules Ju­lien (di­rec­tion ar­tis­tique) et So­phie Agnel (pia­no) – avec la com­pli­ci­té de la voix du co­mé­dien Vic­tor Po­no­ma­rev – tra­versent cette œuvre dans un geste ar­tis­tique qui lui colle au plus près pour en rendre toute l’â­pre­té et la vio­lence. Le ré­sul­tat est au­tant suf­fo­cant que d’une tra­gique beauté.

Titre : Tes­ti­mo­ny
Au­teurs : Hen­ri Jules Ju­lien, So­phie Agnel
Date : 25 mai 2011
Du­rée : 59’00
Pro­duc­tion : Ate­lier de Créa­tion Ra­dio­pho­nique / France Culture
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Une Odys­sée

Une Odys­sée est une ins­tal­la­tion vi­déo de Ma­lik Ne­j­mi ac­com­pa­gnée par la mu­sique de Laurent Du­rupt au pia­no pré­pa­ré et un texte écrit et lu par Tou­da Boua­na­ni. Cette œuvre fonc­tionne sur le res­sort fic­tion­nel de la pré­sence d’un étran­ger à bord d’un ba­teau. La ques­tion du De­troit, de la fron­tière, de la dis­pa­ri­tion, du rêve, de la brû­lure, de la mort, du sou­ve­nir de la terre na­tale, sont les al­lé­go­ries d’un poème in­tem­po­rel et sub­ver­sif. L’espace so­nore pro­po­sé par Laurent Du­rupt semble of­frir la pers­pec­tive d’une nar­ra­ti­vi­té des es­paces de mo­bi­li­té, des dis­tances, à la croi­sée de la per­for­mance, du souffle, de la transe. En­ivrant et d’une grande beauté.

Le texte est en da­ri­ja (arabe dia­lec­tal). Une tra­duc­tion fran­çaise est ac­ces­sible ici.

Titre : Une Odys­sée
Au­teur : Laurent Du­rupt
Date : 2015
Du­rée : 16’19
Pro­duc­tion : Ma­lik Ne­j­mi / Ré­si­dence Tara Méditerranée
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Dans l’op­tique du son

Hel­ler est un duo com­po­sé de Sé­bas­tien Roux et Ed­die La­doire. Ce tra­vail à base de tex­tures so­nores élec­triques (drones et boucles de gui­tares de S. Roux) et élec­tro­niques (glitches, nappes et as­pé­ri­tés syn­thé­tiques de E. La­doire) est proche du sound de­si­gn et se dé­ploie comme la bande-son d’un film ima­gi­naire. Une pro­duc­tion du la­bel Op­ti­cal Sound.

Titre : .01​.​.​05.
Au­teur : Hel­ler
Date : 23 jan­vier 2005
Du­rée : 44’45
Pro­duc­tion : Op­ti­cal Sound
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C’est du concret !

Mi­chel Chion est au­tant ar­tiste – com­po­si­teur de mu­sique dite concrète et réa­li­sa­teur – qu’en­sei­gnant, cri­tique et théo­ri­cien des arts fil­miques, mu­si­caux et so­nores. Le la­bel Bro­co­li a édi­té deux opus re­grou­pant cer­taines de ses œuvres in­édites : le pre­mier abor­dant la pé­riode 1970–71, et le se­cond, que nous écou­tons ici, pour la pé­riode 1988–91. Au pro­gramme Dix études de mu­sique concrète à l’é­cri­ture ful­gu­rante où les sons pulsent, se bous­culent et ti­tillent l’o­reille ; des Va­ria­tions qui font vo­ler en mul­tiples éclats un thème de valse ; des Crayon­nés fer­ro­viaires comme une ode au ma­gné­to­phone et aux pos­si­bi­li­tés of­fertes par le mi­cro et la bande magnétique.

Titre : Mu­siques Concrètes 1988​—​91
Au­teur : Mi­chel Chion
Date : 4 no­vembre 2016
Du­rée : 60’02
Pro­duc­tion : Brocoli
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